Le 24 mars dernier, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a lancé un appel « à l’armée de l’ombre des hommes et des femmes » qui, en raison de la crise du coronavirus, se trouvent sans activité, les incitant « à rejoindre la grande armée de l’agriculture française en quête de main-d’œuvre ».
Quelques jours plus tard, la porte-parole du gouvernement, madame Sibeth N’Diaye, qui n’est plus à une absurdité ou bourde près, reprenant l’exemple du ministre, déclarait, sans ambages, par bêtise ou provocation : « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles, de traverser toute la France pour aller récolter des fraises » (!!)
À la suite de quoi, JM Blanquer qui, lui non plus n’est pas à une contradiction ou incohérence près, a été amené à contredire les propos de sa collègue en rappelant que, pendant le confinement, ni les élèves ni les professeurs n’étaient en vacances et en saluant au passage, comme il l’a fait dans ses récents messages, l’engagement de la profession !
Depuis le début de la crise sanitaire, les enseignants n’ont, en effet, pas ménagé leur peine : dans les établissements, en assurant la garde des enfants des personnels soignants, ou à distance (sans aucune formation préalable en la matière !) en œuvrant au mieux pour la réussite de la fameuse « continuité pédagogique », faisant face aux difficultés techniques, ne comptant pas leur temps et travaillant avec ingéniosité et créativité !
Les profs n’iront pas aux champs et ne ramasseront pas les fraises. Ils continueront de faire de leur mieux en attendant la reprise « progressive » à partir du 11 mai et en espérant que le gouvernement propose un véritable plan qui prendra en compte toutes les mesures nécessaires garantissant la protection sanitaire des élèves, des enseignants et de tous les personnels des établissements scolaires car, dans le cas contraire, nous devrons, forcément… « ramener notre fraise » !